Chez Beucher, la tradition en héritage
En une phrase, qui tient lieu d’en-tête sur le site internet de la maison Beucher, tout ou presque est déjà dit : « Les années passent mais la passion reste intacte, celle du produit bien fait, du respect de la tradition, et du maintien des savoir-faire artisanaux. » Elle est signée Bertrand, qui incarne la quatrième génération à la tête de cette entreprise fondée en 1895 par son arrière-grand-père, mais elle pourrait tout aussi bien être l’oeuvre de son fils, Julien, ou de sa fille, Elise, qui ont tous deux rejoint l’affaire familiale au cours de ces dernières années (2014 pour elle, 2016 pour lui). « La charcuterie est une activité ancestrale, affirme ainsi Julien. Le métier a évolué, bien sûr, les présentations en boutique notamment sont magnifique, mais les techniques de base restent les mêmes et nous y sommes attachés. D’ailleurs, nous sommes la cinquième génération à la tête de l’entreprise, mais 80% des recettes sont les mêmes qu’il y a 120 ans, excepté bien sûr le taux de sel qui a sensiblement été réduit au fil du temps! »
A Châteaugiron et dans le Pays de Rennes, la maison Beucher est une véritable institution. Au gré des années et des bonnes intuitions, tous ceux qui en ont tenu le flambeau ont su développer leurs activités en transformant la petite boutique originelle, en se déployant sur les marchés, par l’acquisition d’un autre commerce en déménageant quand nécéssaire, en s’équipant d’un laboratoire moderne, et en se diversifiant aussi.
Aujourd’hui, la maison Beucher, c’est une boutique historique en plein coeur du bourg ; une autre à Vern-sur-Seiche à une dizaine de kilomètre de Châteaugiron, ou Bertrand a saisi une opportunité de reprise il y a déjà 30 ans ; un espace de vente à la Criée, le marché couvert de Rennes, ouvert tous les jours au coeur de la capitale bretonne ; un kiosque au marché des Lices, l’incontournable rendez-vous du samedi matin des gourmets rennais ; un camion boutique présent trois fois par semaine sur des marchés en plein air dans les quartiers de Rennes ; enfin, un service de demi-gros à destination des restaurants de la région.
Pour faire tourner ce bel ensemble, la maison Beucher compte 45 salariés, plus 6 apprentis par an. Parmi l’effectif, 13 charcutiers, 7 traiteurs (dont 2 patissiers), 8 bouchers… Sous la houlette experte et expérimentée d’Isabelle et Bertrand, engagés dans une transition » sereine sur la durée » comme la qualifie Julien. Celui-ci se frotte particulièrement à la charcuterie, un métier que cet ancien ingénieur du groupe aéronautique Safran a appris « sur le tard » , »mais conforté par une formation au Ceproc et validé par un CAP de charcutier traiteur en 2018″. Quand à Elise, elle oeuvre particulierement à la vente, et elle a emmené avec elle son mari, François, quant à lui boucher après avoir été ingénieur commercial, également titulaire d’un CAP et qui, au travail de la viande, ajoute celui du numérique, animant les réseaux sociaux et le site internet qui témoignent en effet de belles compétences en la matière.
Précipitée par la crise sanitaire et le confinement qui en a résulté la mise en place d’un service de commande en ligne a depuis été arrêté : « Nous nous préparons à reprendre en septembre parce que pouvoir compter sur ce service est l’une des évolutions incontournable », explique Julien. Ainsi, bien au delà de Rennes et de ses alentours, il deviendra posssible de s’approvisionner en belles terrines et en bonnes saucisses issues de porcs bretons et préparées au sel de Guérande bien sûr, en paté breton selon la recette du l’arrière-grand-père, ou encore en rillettes de jambon, qui ont obtenu une médaille de bronze au dernier concours général agricole. « Cela conforte les clients dans leur conviction de la qualité de ce qu’ils achètent chez nous », conclut Julien Beucher.